La CNIL ne tolère pas la vidéosurveillance destinée à localiser des salariés sur leur lieu de travail

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
11 décembre 2019 à 08h52
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© Pixabay

L'autorité administrative indépendante a annoncé avoir mis en demeure une boutique située à Blagnac, qui faisait un usage excessif de ses caméras de surveillance.

Le 29 octobre 2018, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) était alertée par la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi en Occitanie (DIRECCTE) au sujet de la présence de caméras de vidéosurveillance dans le magasin de la société Boutique.Aéro, située en Haute-Garonne et spécialisée dans la vente de gros de fournitures et équipements aéronautiques. L'autorité a constaté plusieurs manquements découlant du dispositif de vidéosurveillance de la boutique.

Le RGPD interdit la vidéosurveillance constante des salariés

La CNIL a procédé à un contrôle du magasin, à Blagnac, en mars 2019. Durant celui-ci, elle a pu constater que la boutique, qui employait sept salariés à ce moment-là, était équipée d'un dispositif de surveillance de quatorze caméras connectées. Si trois d'entre elles étaient désactivées, huit filmaient l'espace de vente ouvert au public. Deux autres caméras étaient dirigées, en continu, vers le poste de travail où se trouvait la caisse du magasin, et au niveau d'un lieu de préparation de commandes auquel le public n'avait pas accès. La dernière caméra, elle, filmait un couloir desservant plusieurs bureaux de salariés.


La commission en a déduit que le dispositif de vidéosurveillance était utilisé par l'entreprise « à des fins de localisation de l'ensemble des salariés. » Elle n'a ainsi pas manqué de rappeler que la pratique est contraire au Règlement général sur la protection des données (RGPD). « Sauf circonstances particulières, les systèmes de vidéosurveillance qui placent les salariés sous surveillance constante sont excessifs, et portent atteinte à leurs libertés individuelles », a précisé le gendarme des données.

Plus de 1 000 plaintes liées à la vidéosurveillance en 2018

La présidente de la CNIL, Marie-Laure Denis, a ainsi mis en demeure la société le 5 novembre 2019, lui enjoignant de revoir à la baisse son dispositif de vidéosurveillance. Si les images des caméras de vidéosurveillance pouvaient être visionnées en temps réel depuis une connexion au logiciel accessible au gérant et à tous les salariés, la CNIL a pointé le défaut d'information des employés ainsi que le manquement à l'obligation de veiller à la sécurité des données personnelles traitées par un sous-traitant. La société ne tenait pas non plus de registre des activités de traitement des données.


Si l'autorité rappelle que cette mise en demeure n'est pas une sanction du moment que l'entreprise se conforme à la loi dans le délai imparti, elle a rappelé avoir été saisie de plus de 1 000 plaintes liées à la vidéosurveillance l'an dernier. L'Ecole 42 avait récemment été épinglée à ce sujet, avant d'entrer en conformité avec les exigences posées par la CNIL.

Source : CNIL

Alexandre Boero

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJC...

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJCAM, école reconnue par la profession), pour écrire, interviewer, filmer, monter et produire du contenu écrit, audio ou vidéo au quotidien. Quelques atomes crochus avec la Tech, certes, mais aussi avec l'univers des médias, du sport et du voyage. Outre le journalisme, la production vidéo et l'animation, je possède une chaîne YouTube (à mon nom) qui devrait piquer votre curiosité si vous aimez les belles balades à travers le monde, les nouvelles technologies et la musique :)

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Commentaires (5)

chaton51
quand les patrons se croient tout permis, vu que de toute facon on leur dit jamais rien.
Popoulo
S’il n’y avait pas autant de branlos peut-être que les patrons n’emploieraient pas ce genre de méthodes.
RaoulTropCool
Pas besoin de filmer quelqu’un pour l’évaluer ou bien si c’est le cas alors la direction est incompétente et ce n’est pas le salarié qui devrait être remis en question mais les dirigeants.<br /> C’est lamentable d’être incapable de comprendre sa propre activité et donc de savoir évaluer le travail d’un employé sans une caméra…
carinae
bah franchement … il y a beaucoup de managers qui connaissent le boulot de leurs collaborateurs ? Je n’en connais pas beaucoup … et encore moins qui connaissent vraiment le travail des uns et des autres …<br /> Dans ce cas la il s’agit de surveillance mais le sujet est assez délicat … après tout une camera de surveillance au dessus d’une caisse … n’est pas très choquant … reste a voir ce qu’elle filmait et si elles ont été utilisées a d’autres fins que la securité …<br /> Quant au 3 cameras déconnectées … a quoi ça sert de les avoir si elles sont déconnectées …
KlingonBrain
La motivation des gens est à la hauteur des salaires et des possibilités d’évolution.
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